Les Relations Politiques – Département des Médias
“Le sang des innocents crie : Liberté, Égalité, Fraternité”
Le sang des victimes de l’explosion du port de Beyrouth, ce sang qui a marqué à jamais “Beyrouth, la mère des lois”, appelle aujourd’hui à la justice. Les familles des martyrs, chaque citoyen libanais, regardent aujourd’hui le président français dans les yeux pour lui rappeler les promesses qu’il avait faites après ce crime atroce.
Le peuple libanais, qui accueille cet invité prestigieux, doit lui rappeler les valeurs fondamentales héritées des Lumières et de la Révolution française : Liberté, Égalité, Fraternité. Cependant, ces principes, déjà bafoués par le passé, se trouvent aujourd’hui piétinés à nouveau dans cette ville meurtrie.
Le sang des innocents interpelle la conscience de ce visiteur, qui, malheureusement, ne jouit pas d’une grande popularité dans son propre pays. On le perçoit comme un dirigeant qui temporise, négocie et évite les décisions audacieuses. Pire encore, ses positions semblent désormais s’aligner sur celles des autorités libanaises corrompues et dépourvues de crédibilité légale ou constitutionnelle.
Le président Macron avait promis, lors de sa visite précédente, de fournir des images satellites et d’aider à faire la lumière sur les circonstances de l’explosion. Pourtant, son silence et son inaction apparaissent comme une forme de complicité dans le blocage de la vérité et la dissimulation des responsabilités légales et morales.
Le sang des victimes crie pour une justice qui défend la dignité humaine et les droits des peuples. Beyrouth, aujourd’hui, attend de vous, Monsieur le Président, que vous respectiez vos engagements et que vous souteniez les efforts pour révéler toute la vérité. Vos paroles et vos actes doivent se concentrer sur les droits sacrés des victimes et des familles, et non sur des intérêts politiques ou économiques déguisés.
Monsieur Macron, si votre visite a pour but principal de féliciter le président libanais Joseph Aoun, nous ne pouvons ignorer le contexte sanglant et tragique de cette terre que vous foulez aujourd’hui. Il est honteux que l’on détourne l’attention de ce crime abominable par des actes de pure forme, comme des félicitations protocolaires.
Le sang des innocents est un dépôt sacré. Ce sang n’est pas un outil politique ou électoral. Chaque goutte de sang est une preuve de l’échec collectif des responsables et une accusation contre quiconque cherche à exploiter cette tragédie.
Dr. Gilbert MOUJABBER
