Des paons qui naissent en faucons mais volent sur des ailes de corbeau
Dr Gilbert Moujabber
À une époque où les normes sont absentes et où la boussole entre le bien et le mal, entre ce qui est national et ce qui est étroitement égoïste, a été perdue, il est devenu impératif pour nous de mettre les points sur les i et de barrer les t, et de découvrir le caché. Moi, Dr Gilbert Moujabber , je me trouve aujourd’hui contraint de faire face à des paroles et des actes qui cherchent à altérer ce qui reste des piliers de cette patrie, qui est aujourd’hui asséché par des gens habitués à jouer avec les textes et à falsifier les faits pour atteindre leurs intérêts étroits.
Récemment, un haut responsable a fait une déclaration dans laquelle il voulait établir des normes politiques fabriquées, en citant l’Accord de Taëf, comme s’il s’agissait d’un livre sacré qui accordait le ministère des Finances à une certaine secte comme héritage permanent. Cette affirmation n’a aucun fondement, mais montre plutôt la faiblesse de l’argument, car Taif n’a jamais été une constitution pour une secte, mais plutôt une charte pour la nation entière, visant à unir et à établir la justice, et non à établir des quotas.
Comment quelqu’un qui parle au nom de l’État peut-il citer les morts comme s’ils étaient des témoins pour défendre son présent chancelant ? Les décisions des morts sont-elles devenues plus sacrées que les besoins des vivants ? Nous sommes ici face à un jeu dangereux, dans lequel les faits sont formulés pour satisfaire les caprices des ambitieux, et les explications sont présentées comme des lapins tirés de chapeaux de tromperie, qui se transforment bientôt en rats qui rongent les fondements de l’État et le laissent vide. sur ses trônes.
La vraie politique n’est pas un jeu de mots ni basée sur des illusions. La politique est l’art de construire le peuple et de servir la nation. C’est une parole de vérité qui est dite au bon moment et au bon endroit. Ce que nous voyons aujourd’hui n’est rien d’autre que le reflet d’une crise profonde, une crise d’un système dont les textes sont déformés, et une crise d’un leadership qui cherche la domination plutôt que la réforme.
Les gens sont fatigués des discours qui ressemblent à des paons mais qui sont en réalité creux. On nous promettait souvent des faucons qui s’élèveraient dans le ciel de la patrie, mais ils s’envolaient bientôt sur les ailes des corbeaux, croassant de déception et d’échec.
Aujourd’hui, je me lève et je dis en toute franchise : la patrie ne sera pas construite sur ces mensonges. L’État ne se construira pas en citant le passé, ni en instrumentalisant des textes qui existent pour unir et non pour diviser. Nous avons besoin d’une politique honnête, d’hommes et de femmes qui travaillent pour ce peuple qui a suffisamment saigné.
Je le dis clairement : mentir en politique est une trahison envers la patrie, et garder le silence sur une erreur est un crime impardonnable. Soit nous nous élevons comme une seule nation, soit nous continuons à nous vautrer dans le bourbier des sectes et des calculs étroits. En ce moment fatidique, je me trouve dans l’obligation d’être la voix de la vérité, la voix du peuple qui est fatigué des fausses promesses et qui aspire à une patrie qui soit pour eux tous, et non pour une secte ou une dénomination.
