
Le Liban n’est pas un otage… Non à la fermeture d’un aéroport international pour des raisons personnelles!
Par le Dr. Gilbert Moujabber
Jusqu’à quand l’État libanais restera-t-il incapable d’imposer le minimum de logique dans la gestion des affaires du pays ? Comment un État qui se respecte peut-il décider de fermer un aéroport international, seul lien vital pour les Libanais, simplement parce que sa route est dédiée à un cortège funéraire ? Depuis quand le Liban est-il devenu l’otage de décisions impulsives qui paralysent la vie des citoyens et mettent le pays entier dans une situation d’immobilisme total ?
La liberté de circulation n’est pas une question d’opinion, mais un droit sacré qui ne peut être manipulé. Nous ne sommes pas contre les funérailles, ni contre le deuil, chaque être humain a le droit d’accompagner ses proches, mais pas au prix de l’interruption des services vitaux de l’État. Il n’existe aucune justification logique ou administrative qui permette de fermer un aéroport international sous prétexte que la route menant à lui sera encombrée par les funérailles. Ce n’est pas simplement de l’irresponsabilité, c’est du mépris pour les droits des Libanais, des expatriés, des malades et des voyageurs, qui se retrouvent soudainement prisonniers de décisions absurdes ne tenant pas compte du minimum de planification et d’organisation.
Un État absent et des décisions chaotiques !
Ce qui se passe aujourd’hui au Liban est la conséquence directe de l’absence d’un véritable État capable d’appliquer la loi et d’organiser les affaires du pays loin de la pagaille et du clientélisme. Dans n’importe quel pays civilisé, aucun événement, quel qu’il soit, ne peut interrompre les opérations d’un aéroport international, car il existe des solutions alternatives permettant d’équilibrer le respect des sentiments des gens et la garantie d’une vie normale. Mais au Liban, il semble que les solutions ne soient pas une priorité, l’objectif étant toujours de satisfaire les forces en place, même si cela met en péril tout le pays.
Le Dr. Gilbert Moujabber a insisté à plusieurs reprises sur le fait qu’un État qui échoue à garantir les droits les plus fondamentaux de ses citoyens, comme la liberté de circulation, n’est rien de plus qu’une entité fragile contrôlée par ceux qui détiennent le pouvoir, et non par ceux qui détiennent le droit. Comment accepter que l’entrée et la sortie du Liban, vers et depuis le monde, soient entravées, comme si ce pays n’avait pas assez de crises étouffantes ? Comment accepter que les voyageurs deviennent des otages dans leur propre aéroport, que les malades soient empêchés de voyager pour recevoir des soins, ou que les vols des hommes d’affaires et des touristes soient annulés en raison d’une décision irresponsable ?
Personne n’est au-dessus de la loi… Assez de jouer avec la vie des gens !
Ce qui se passe aujourd’hui est l’instauration d’une logique de chaos, où les routes et les infrastructures publiques deviennent la propriété d’une certaine catégorie au détriment de tout le monde. Cela n’est plus acceptable ! Le Liban n’appartient à personne, et l’aéroport n’est pas une ferme que l’on peut fermer à volonté. Si des funérailles ou des événements importants doivent avoir lieu, la solution n’est pas de paralyser le pays, mais d’organiser de manière réfléchie en tenant compte des droits de tous.
Nous demandons aujourd’hui une solution immédiate à cette farce et l’interdiction de toute entité de violer le droit des Libanais à se déplacer librement. Tout comme nous respectons le droit au deuil, nous respectons également le droit du citoyen d’accéder à son aéroport sans obstacles, le droit du malade de voyager pour se soigner, et le droit de l’investisseur d’entrer et sortir du pays sans entraves injustifiées.
Le Liban ne peut plus supporter davantage de décisions arbitraires. Il est temps qu’il y ait un État qui se respecte, ou la folie engouffrera ce qui reste de cette nation !