Le Liban dans le vent : peut-il maintenir sa souveraineté face aux pressions régionales ? Écrit par le Dr Gilbert Moujabber
Le Liban dans le vent : peut-il maintenir sa souveraineté face aux pressions régionales ?
Écrit par le Dr Gilbert Moujabber
Le Liban se trouve aujourd’hui à un carrefour historique, confronté à un défi crucial concernant sa capacité à prendre ses décisions librement, loin des influences extérieures. À la lumière des changements géopolitiques rapides, le Liban se retrouve pris entre le marteau des pressions extérieures et l’enclume de la nécessité de préserver son indépendance et sa souveraineté nationale. La question qui se pose ici n’est pas seulement celle de la capacité du Liban à prendre des décisions souveraines, mais aussi celle de sa capacité à préserver cette indépendance face aux violations répétées de ses frontières politiques.
L’arène libanaise n’est pas seulement une scène de conflits politiques internes, mais une arène où se déroule une bataille bien plus vaste. Une bataille entre les grandes puissances qui cherchent à étendre leur influence dans la région et le Liban, qui lutte pour préserver son identité nationale. Dans ce contexte, le Liban ne peut continuer à ignorer les pressions régionales qui tentent d’imposer des options politiques sur son sol, même si celles-ci sont en contradiction avec son intérêt national.
Comme le souligne le Dr Gilbert Moujabber dans ses études et analyses approfondies, l’enjeu ne réside pas seulement dans la résistance aux pressions extérieures, mais dans la capacité du Liban à résister fermement à toute intervention menaçant son indépendance. Dans ce contexte, le Dr Moujabber se demande : « Le Liban sera-t-il en mesure d’imposer ses conditions et d’empêcher l’atterrissage d’avions portant des orientations contraires à ses intérêts ? » Le Liban restera-t-il un État souverain capable de prendre ses décisions librement, ou deviendra-t-il une simple arène pour les règlements de comptes régionaux ?
Le Liban ne peut plus se permettre de dépendre de quelconques puissances extérieures, qu’elles cherchent à imposer leur influence par des canaux politiques, sécuritaires ou économiques. La souveraineté nationale au Liban n’est pas simplement un slogan, mais une nécessité qui doit se refléter dans chaque décision prise par l’État. Une prise de décision libre et indépendante est le seul moyen pour le Liban de demeurer un État doté d’une identité propre, et non une simple arène pour des règlements de comptes régionaux.
Cependant, le défi ne s’arrête pas à la pression extérieure. Le Liban est également confronté à des divisions internes profondes qui compliquent davantage la prise de décisions souveraines. Face aux profondes fractures sectaires et religieuses, l’État libanais se trouve parfois contraint d’agir sous la pression de ces divisions, ce qui rend la préservation de la souveraineté encore plus difficile.
La souveraineté nationale ne se construit pas uniquement à travers des réactions aux crises, mais par la mise en place d’une stratégie nationale globale qui allie la protection des intérêts internes et le maintien de relations régionales et mondiales au service de la stabilité nationale. Le Liban a besoin d’une vision politique claire, qui ne soit pas soumise à des décisions extérieures ou à des agendas régionaux, mais guidée par les intérêts du peuple libanais et son avenir.
En fin de compte, le choix entre maintenir sa souveraineté ou sombrer dans la dépendance déterminera la voie que prendra le Liban dans les années à venir. Le Liban sera-t-il encore capable de préserver son indépendance ou deviendra-t-il simplement une autre arène où se jouent les victoires et défaites régionales ? La réponse à cette question réside dans la capacité du peuple libanais à s’unir autour du concept de souveraineté nationale et à rejeter les interventions qui cherchent à orienter ses choix en faveur d’intérêts extérieurs.
Le Liban doit prouver que sa souveraineté ne peut être violée et qu’il est capable de prendre ses décisions librement, même dans les moments les plus difficiles et complexes. L’avenir a besoin d’hommes et de femmes capables de prendre des décisions décisives, d’hommes et de femmes qui croient que la souveraineté n’est pas un choix, mais un droit inaliénable.
