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Un cri des profondeurs : la justice est perdue et les larmes ne sèchent pas Rédigé par le Dr Gilbert Moujabber, président de l’Association des droits de l’homme Al-Mawada

Un cri des profondeurs : la justice est perdue et les larmes ne sèchent pas

Rédigé par le Dr Gilbert Moujabber, président de l’Association des droits de l’homme Al-Mawada

Le 4 août 2020, la catastrophe du port de Beyrouth a fait trembler le sol sous nos pieds. C’était une journée inoubliable, une journée où nos âmes ont été brisées, une journée où nous avons perdu des êtres chers, des amis et des membres de notre famille. Nos cœurs ont été dévastés en un instant, et nos âmes ont été déchirées par l’explosion qui a détruit le port de Beyrouth et nous a ramenés à des douleurs non guéries et à des rêves brisés.

Aujourd’hui, la perte n’est plus la seule douleur qui nous afflige. Ce qui est devenu encore plus insupportable, c’est la perte de justice et l’injustice qui persiste sans fin. Nos amis, nos proches, nos familles, tombés dans ce moment dévastateur, attendent toujours une justice qui n’est pas encore venue. Leurs gémissements résonnent encore dans nos oreilles et leurs visages sont gravés dans nos cœurs, mais quelqu’un nous répondra-t-il ? La justice leur sera-t-elle rendue ou le sang versé sur cette terre restera-t-il impuni ?

J’ai perdu une amie qui a été victime de ce crime horrible, une amie qui a souffert longtemps du corps et de l’âme, et qui aujourd’hui fait partie de cette longue liste de victimes qui n’ont pas obtenu justice. Aujourd’hui, je m’adresse non seulement à mes proches en deuil, mais aussi à tous ceux qui ont perdu un être cher dans cette explosion qui a dévasté Beyrouth et son peuple. Je crie contre ceux qui ne veulent pas que justice soit faite, contre ceux qui font commerce du sang des innocents. Je crie contre ceux qui cherchent à dissimuler la vérité, qui manipulent le pouvoir judiciaire, qui ne voient que leurs intérêts personnels au détriment du sang des innocents.

Chaque jour qui passe, la blessure saigne davantage. Chaque jour qui passe, les questions s’accumulent sans réponse. Quelqu’un est-il responsable ? Est-ce que quelqu’un encourra une punition ? Ou bien la justice va-t-elle continuer à se traîner et à se cacher derrière les mensonges et les manœuvres des politiciens corrompus ? Le temps passe, les jours passent, mais la tristesse dans nos cœurs ne cesse jamais. La colère monte en nous, s’intensifiant à chaque retard. Ceux qui nous ont laissés dans nos moments de faiblesse sont ceux qui doivent être tenus responsables, car le sang de nos victimes ne peut pas être vain.

Aujourd’hui, nous ne réclamons pas seulement justice pour nous-mêmes, mais aussi pour tous ceux qui ne peuvent pas la réclamer. Nous pleurons pour chaque âme innocente qui a perdu la vie à cause de la négligence ou de la corruption. Nous pleurons pour chaque mère qui a perdu sa fille, chaque père qui a perdu son fils, et chaque frère qui a perdu son frère. Nous ne demandons pas seulement justice, nous demandons que la vérité soit la juge, que les dossiers soient ouverts sans hésitation. Nous voulons savoir qui est responsable. Nous voulons que ceux qui ont agi avec négligence ou corruption soient tenus responsables de leurs actes.

Ce qui se passe aujourd’hui, avec les reports, les compromis et les tentatives de dissimulation de la vérité, ne peut pas continuer. La justice ne peut pas être une question saisonnière ou un simple slogan jeté en l’air. La justice est le droit de chaque victime, et le devoir de chaque responsable. Nous ne voulons pas que l’histoire écrive que nous avons perdu notre âme et que la justice a été retardée jusqu’à ce que l’âme quitte le corps.

Aujourd’hui, je lance ce cri au nom de tous ceux qui n’ont pas pu crier, au nom de tous ceux dont les droits ont été bafoués, au nom de tous ceux qui ont été laissés face à la tragédie sans que la justice ne les atteigne. Nous ne demandons pas l’impossible, mais nous demandons un véritable procès, un procès qui ne connaisse ni favoritisme ni népotisme, un procès qui ne compromette pas le sang des innocents.

Beyrouth n’a pas encore été enterrée dans nos cœurs, et nous ne permettrons pas que la justice soit enterrée. Nous sommes là et nous ne cesserons de réclamer justice. Parce que ceux qui ont perdu la vie et ceux qui ont souffert méritent mieux que cela. Pour eux, pour Beyrouth et pour le Liban, nous continuerons à crier : Justice, maintenant !

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