
Les politiques monopolisent la sécurité pour les servir… Le Liban a besoin d’une révolution de la justice !
Écrit par le Dr Gilbert Moujabber
Dans les pays scandinaves ou européens, et même dans certains pays africains, on voit des hommes politiques se déplacer à vélo ou avec une seule personne. Là, le leader ne bloque pas les routes ni n’impose son cortège aux gens avec des klaxons hurlants et le bruit des voitures de luxe. Un homme politique qui a confiance en son intégrité et qui aime son pays n’a pas peur de marcher parmi le peuple, car il ne vole pas l’État ni ne viole les droits du peuple.
Au Liban, nous vivons dans une réalité défectueuse où les forces de sécurité intérieure, censées servir le peuple, sont monopolisées pour servir les politiciens. Plus de deux mille éléments sont dédiés à la protection des personnes qui sont censées faire partie de l’État et non pas en être les maîtres. On voit un élément protéger l’homme politique, un autre protéger son fils, et un troisième lui acheter des choses, comme si ces gens avaient asservi la sécurité pour servir leurs intérêts personnels. Ici, le problème ne réside pas seulement dans la répartition inéquitable des éléments, mais dans le chantage systématique pratiqué sur les éléments eux-mêmes. Si l’élément ne se plie pas à la demande du politicien, il est tenu responsable comme s’il avait commis un crime, dans une scène qui nous ramène à l’époque de l’esclavage, qui aurait dû prendre fin.
Ce qui se passe aujourd’hui est une trahison de l’esprit de justice. Les agents de sécurité sont les héros de la nation. Leur devoir est de protéger le peuple et non de servir les dirigeants. Ils sont payés grâce aux impôts du peuple libanais, et non grâce aux poches des politiciens et à leurs caprices. Si l’État s’effondre, la première étape de la réforme consiste à libérer les forces de sécurité de cet esclavage politique.
Le Liban dont nous rêvons est un Liban de paix, où les forces de sécurité sont au service des citoyens, et non à la protection des empereurs politiques. Ceux qui bloquent les routes pour leurs convois et volent le temps et la dignité des gens sous prétexte de « sécurité » sont le véritable visage de la corruption. Un dirigeant qui craint le peuple et se cache derrière des apparences creuses est la preuve que ses mains sont souillées par le vol de l’État ou la violation des droits du peuple.
Aujourd’hui, nous élevons la voix au nom de tous les personnels de sécurité, car ils n’ont d’autre choix que de rester au service des politiques, même si leur véritable rôle est de nous protéger, nous, le peuple libanais. Nous avons pleinement confiance dans les forces de sécurité et l’armée libanaises, car elles sont la soupape de sécurité de ce pays. Nous sommes derrière eux et avec eux, et nous continuerons à faire entendre notre voix jusqu’à ce que les droits soient restitués à leurs propriétaires légitimes.
Vive l’Armée Libanaise, vive la Sécurité Intérieure, vive la Sûreté Générale, vous êtes les véritables héros de ce pays et vive le Liban, pays de justice et de paix.