La France et sa tentative de récolter les fruits de la souffrance du peuple
Écrit par le Dr Gilbert Moujabber
La France, pays qui a toujours porté haut les slogans de liberté, d’égalité et de fraternité, apparaît aujourd’hui sur la scène comme le sauveur attendu du Liban, de la Syrie et de Gaza. Mais où était la France lorsque le Liban souffrait de l’effondrement financier ? Où était-elle lorsque la Syrie s’enfonçait dans une guerre civile qui détruisait tout ? Où était-elle lorsque Gaza souffrait d’un siège et de bombardements sans fin ?
Aujourd’hui, la France, après des années de silence et d’hésitation, tente de « récolter » les fruits de la souffrance du peuple, en utilisant comme prétexte les slogans du soutien humanitaire et politique. Le président français Emmanuel Macron, qui traverse une crise de popularité dans son pays, tente de reconstruire son image internationale à travers des tournées et des déclarations qui ne sont que de vaines promesses médiatiques. Le Liban, connu pour son peuple hospitalier et généreux, est malheureusement devenu un endroit facile pour prendre des photos et faire des promesses qui ne se traduisent pas en actes.
La visite de Macron au Liban après l’explosion catastrophique du port de Beyrouth a été pleine de déclarations retentissantes, mais ces déclarations n’ont apporté aucune solution radicale pour le pays. Oui, il a honoré Fairuz, l’icône artistique et culturelle du Liban, mais cet honneur suffira-t-il à redresser un pays tout entier en proie à un effondrement économique, politique et moral ? Le Liban a besoin de plans d’action clairs et d’un véritable soutien pour sortir son peuple des griffes des crises, et non de défilés politiques visant à gagner une popularité temporaire.
La France, si elle veut laisser une véritable empreinte, doit prendre des positions politiques audacieuses, à travers lesquelles elle pourra faire pression sur le système politique libanais pour qu’il mette en œuvre de véritables réformes. Les patries ne se construisent pas avec des mots ou des aides formelles, mais avec des positions qui touchent à l’essence de la crise et contribuent à construire un avenir meilleur.
Nous avons toujours souligné que les véritables positions se construisent sur des actions et non sur des slogans, et que les peuples qui souffrent depuis des années ne se laisseront pas tromper par des initiatives qui semblent les soutenir mais qui sont en réalité des intérêts. Le Liban, la Syrie et Gaza ne sont pas des cartes entre les mains des grandes puissances, mais plutôt des peuples libres qui méritent la dignité et ne peuvent être le théâtre de manœuvres politiques ou d’intérêts personnels.
La question demeure : la France sera-t-elle à la hauteur du défi ? Ou resterez-vous un simple spectateur essayant de récolter les fruits de la souffrance ?
